Marseille lanterne rouge du vélo
Très en retard sur les aménagements cyclistes, la ville a annoncé à plusieurs reprises vouloir donner un coup d’accélérateur dans ce domaine mais pour l’instant le frein est toujours enclenché selon Cyril Pimentel du collectif Vélos en Ville.
« On attend, on attend mais rien ne se fait …», peste Cyril Pimentel coordinateur pour l’association. Un vrai problème puisque la ville de Marseille est classée dernière des 11 plus grandes villes de France en matière de pratique du vélo. « Ce mauvais classement n’est pas le résultat de l’envie des marseillais puisque l’association enregistre chaque année de plus en plus d’adhérents », dénonce-t-il. Le ressenti des cyclistes témoigne qu’il n’est pas aisé de faire du vélo à Marseille. Les chiffres le confirment, les 130 kilomètres de pistes cyclables annoncés par la métropole (moitié moins, selon les associations) font tâche comparés au 700 km de Paris. La faute à la toute puissance de la voiture et au manque d’initiative de la part de la métropole…
Les principales pistes cyclables de Marseille
« Il y a bien eu la mise en place, il y a dix ans, de 1 000 vélos en libre-service, mais là n’est pas la véritable problématique. Pour faire du vélo il faut aussi des voies réservées aux cyclistes, toutefois elles se font rares ». Selon Cyril Pimentel, pour trouver des solutions: « Il faut un Plan Marshall car nous n’avons aucune base». « Une stratégie bien définie devra être mise en place, avec une opération pour programmer le nombre de kilomètres de pistes, ensuite il faudra chiffrer ce plan en prenant compte du personnel nécessaire à la construction de ces pistes ». Seul un plan comme celui-ci pourra sauver Marseille selon le coordinateur de l’association Vélos en Ville car pour l’instant rien n’ a été proposé par la mairie. « Les acteurs sont uniquement les associations comme nous qui mettent en place des initiatives, la location de vélo, par exemple ». Pourtant à Marseille il y a de quoi faire avec de magnifiques endroits comme la Corniche. D’ailleurs cela fait plus de dix ans que l’association milite pour la création d’une voie réservée aux cyclistes: « Cinq voies dédiées aux automobilistes sur la Corniche, c’est une véritable autoroute », se lamente Cyril Pimentel.
« La communauté urbaine de Marseille préfère être pénalisée que faire des routes dans les règles », enrichit-il. Ces dernières années la métropole a été condamnée sept fois pour ne pas avoir respecté la Loi Laure rendant la construction d’aménagements cyclistes obligatoires. Enfin les événements comme Marseille Capitale Européenne du Sport en 2017 n’ont rien apporté… Au contraire, c’est la première année que l’association n’a pas été soutenue pour « la fête du vélo ».
Vincent Tolmau (IEJ 2)