MARSEILLAIS NE MÉRITENT PAS ÇA”: L’INDIGNATION DES AUTORITÉS APRÈS LE CARNAVAL DE LA PLAINE
6500 personnes ont célébré le carnaval ce dimanche, souvent sans masque ni respect de la distanciation. Les autorités locales ont dit leur colère devant un comportement jugé “irresponsable”.
Au moment de dévoiler jeudi le nouveau dispositif établi pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, Jean Castex et Olivier Véran ont souligné que la faveur accordée aux activités extérieures ne signifiait pas qu’on pouvait se mêler “à un barbecue”, mais ils n’ont rien dit des carnavals rassemblant 6500 personnes. Message superflu, plus d’un an après l’arrivée de la pandémie dans l’Hexagone?
Ce sont bien 6500 personnes, toutefois, qui ont fêté le carnaval de la Plaine ce dimanche à Marseille – qui ne se situe pas dans l’un des 16 départements reconfinés. Les organisateurs de ce rendez-vous célébrant l’arrivée du printemps semblent pourtant avoir eu conscience que pareil rassemblement n’était pas de saison: ils n’ont pas cherché à demander l’autorisation de la manifestation – qu’ils ont cependant annoncée cinq jours à l’avance – en préfecture.
La préfète Frédérique Camilleri n’avait d’ailleurs pas décoléré dimanche soir quand La Provence lui a demandé son sentiment: “Je regrette que les efforts de tous puissent être ruinés en quelques heures par quelques milliers de personnes qui s’affranchissent des règles délibérément et le revendiquent en plus”.
Sept interpellations
Elle a fait le point sur les moyens mis en place par ses services:
“Nous avions mis un dispositif policier autour de la manifestation qui visait à verbaliser ceux qui arrivaient sans masque. Quand les conditions de sécurité ont été réunies et alors que des dégradations étaient commises notamment sur un manège pour enfants, j’ai pris la décision de faire intervenir les forces de l’ordre pour mettre fin à ce carnaval et disperser les personnes, ce qui a été fait à 18h.”
Pointant la “responsabilité individuelle”, la haute fonctionnaire a également abordé le bilan policier et les perspectives judiciaires de cette journée. “Il y a eu sept interpellations pour les dégradations et des violences contre des forces de l’ordre”, a-t-elle dit, ajoutant: “Les individus devront répondre de leurs actes devant la justice et nous allons encore identifier d’autres auteurs de dégradations. Je ne m’interdis aucune suite évidemment”.
Le maire fustige “l’attitude égoïste de quelques irresponsables”
Le maire de la ville, Benoît Payan, était à l’unisson. Il a filé sa fureur sur Twitter.
“Rien ne justifie qu’on détruise les efforts collectifs pour endiguer le virus! Rien ne justifie qu’on profane le lieu des effondrements de la Rue d’Aubagne! Rien ne justifie qu’on s’en prenne à des jeux d’enfants et à des équipements publics! Je suis en colère. L’attitude égoïste de quelques irresponsables est inacceptable! Ils devront répondre de leurs actes devant la justice”, a-t-il d’abord publié.
Benoît Payan a enchaîné: “Soutien aux riverains, aux commerçants, aux soignants, à celles et ceux qui luttent avec dignité et dans le respect des règles pour retrouver au plus vite une vie culturelle et festive normale, et qui ne méritaient pas ça.”
“Marseille et les Marseillais ne méritent pas ça”, a-t-il conclu.
La Métropole veut porter plainte
Martine Vassal, présidente LR du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et présidente de la Métropole, a indiqué qu’elle comptait porter plainte au nom de cette dernière institution, demandant à la municipalité de se joindre à elle:
“Scandalisée par ce qui s’est passé aujourd’hui à Marseille. Les soignants mettent leurs vie en danger et de nombreux cas de Covid sont à craindre à la suite de ces agissements. L’irresponsabilité à ce niveau est criminelle. Tous les élus de Marseille doivent condamner.”
“La honte” de Renaud Muselier
Mais l’indignation a décidément transcendé les clivages. Sur Twitter toujours, Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, issu de la même famille politique que Martine Vassal donc et opposé à celle du maire socialiste de Marseille, a ainsi affirmé:
“En pleine crise sanitaire, après une année de combat pour nos soignants face au Covid-19, les images de ce carnaval de Marseille sont une honte! L’impatience du retour à la vie n’excuse pas l’inconscience – une telle mise en danger des autres n’est pas acceptable!”
Que le carnaval de la Plaine suscite ou non des échos sanitaires, il aura déjà entraîné sa conséquence politique: la formation d’une union sacrée, sans doute très éphémère, de la classe politique marseillaise contre lui.
Robin Verner Journaliste BFMTV
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Carnaval de la Plaine à Marseille : “C’est totalement inacceptable”, fustige le ministère de l’Intérieur
Par La Provence (avec AFP)
“C’est tout à fait inacceptable alors que tous les Français font des efforts, s’adaptent, s’organisent pour respecter au maximum les différentes réglementations qui ont lieu pour lutter contre cette épidémie, on voit un certain nombre de fêtards qui ont, dans l’irresponsabilité totale, participé à ce carnaval”, a réagi Camille Chaize.PHOTO FRÉDÉRIC SPEICH
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Marseille : un carnaval non autorisé suscite la polémique
6.500 personnes. A Marseille, près de 6.500 personnes, selon une source policière, se sont rassemblées dimanche pour célébrer la 21e édition du carnaval indépendant de la Plaine. Une manifestation traditionnelle dans les quartiers du centre-ville, annulée l’année dernière en raison du premier confinement. Les participants à cet évènement, non-déclaré et non-autorisé, ont défilé dans les rues, du quartier de la Plaine à la rue d’Aubagne, avant de descendre sur la Canebière pour brûler les chars. Selon la plupart des observateurs, les carnavaliers étaient majoritairement jeunes et non-masqués.
Environ 6.500 personnes célébraient dimanche le carnaval dans le centre de Marseille, un rassemblement non autorisé et “pas responsable” car les gestes barrière pour lutter contre le coronavirus “ne sont pas respectés”, a déploré la préfecture de police.https://t.co/70NYdh13MSpic.twitter.com/QhyKtdx9Et
Manifestation politique et exutoire. Le défilé, qui revêt souvent un aspect politique, dénonçait notamment à travers plusieurs caricatures la politique sanitaire du gouvernement. La Marseillaise évoque notamment une effigie de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, ou encore un char avec la tête de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. A un niveau plus local, certains participants ont également rappelé leur opposition à la politique d’urbanisme de la seconde ville de France. Des scènes de danse et de joie ont été observées tout au long du défilé, vécu comme “un exutoire” pour les participants, en pleine crise sanitaire du Covid-19.
Vidéo: Covid-19: près de 6.500 personnes défilent pour un carnaval dans les rues de Marseille sans respect des gestes barrières (Le Figaro)
Des contrôles en amont, puis une dispersion. Dimanche, les policiers ont d’abord effectué des contrôles en amont du défilé pour verbaliser certains participants sur le non-port du masque. Plus tard, aux alentours de 18h30, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les carnavaliers. Une intervention tardive justifiée ce lundi par Claire Chaize, porte-parole du ministre de l’Intérieur. “En terme d’ordre public on attend toujours le moment où on peut intervenir sans causer de troubles : il y avait là des familles, on n’utilise pas des armes de force intermédiaire contre des familles et un public festif”, a-t-elle déclaré sur Franceinfo. “Je regrette que les efforts de tous puissent être ruinés en quelques heures par quelques milliers de personnes qui s’affranchissent des règles délibérément et le revendiquent en plus”, a vivement dénoncé la préfète de police Frédérique Camilleri, interrogée par La Provence, qui rappelle les règles en vigueur : “on déclare sa manifestation, on porte le masque et on respecte la distanciation”.
Au moins neuf interpellations. Au moins neuf personnes auraient été interpellées à la fin du défilé et des gardes à vue sont toujours en cours selon le ministère de l’Intérieur. En marge des festivités, des destructions de mobilier urbain sont à déplorer (caméras de surveillance, poubelles) et des dégradations ont été observées sur un manège. Selon La Provence, des carnavaliers auraient également utilisés la “dent creuse” rue d’Aubagne, emplacement vacant laissé par les deux immeubles effondrés en novembre 2018, comme urinoir, suscitant de nombreuses réactions indignées.
“Je suis en colère”. En pleine épidémie de Covid-19, et malgré un risque amoindri de contamination en extérieur, les images du défilé ont suscité de nombreuses réactions et critiques. Le maire de la ville, Benoît Payan, a dénoncé “l’attitude égoïste de quelques irresponsables” et a assuré être “en colère”. “Rien ne justifie qu’on détruise les efforts collectifs pour endiguer le virus! Rien ne justifie qu’on profane le lieu des effondrements de la rue d’Aubagne”, a-t-il déclaré sur Twitter. La présidente LR des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille, Martine Vassal, “scandalisée”, a indiqué qu’une plainte allait être déposée. “Je demande à la mairie de Marseille de s’associer à moi dans cette démarche”, a-t-elle ajouté. Quant à Renaud Muselier, président de la Région Sud, il a estimé que les images de ce carnaval était “une honte”. Au niveau national, le ministère de l’Intérieur a jugé ce rassemblement “inacceptable”.
Rien ne justifie qu’on détruise les efforts collectifs pour endiguer le virus !
Rien ne justifie qu’on profane le lieu des effondrements de la Rue d’Aubagne !
Rien ne justifie qu’on s’en prenne à des jeux d’enfants et à des équipements publics !#LaPlaine
20 mois après la catastrophe de la rue d’Aubagne qui a fait 8 morts le 5 novembre 2018 dans l’écroulement de leurs immeubles et l’expulsion de près de 4000 habitants de logements insalubres principalement en centre-ville de Marseille;
Anthony MICALLEF/HAYTHAM-REA / Anthony MICALLEF/HAYTHAM-REA
HABITAT
À l’occasion de la venue à Marseille d’Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, bref état des lieux des problématiques de logement dans la cité phocéenne.
La crise du logement insalubre à Marseille est toujours là, héritée d’une politique structurelle dont les effets délétères se conjuguent désormais à l’augmentation de la précarité des plus fragiles, conséquence de l’épidémie de Covid-19.
Mais si la crise est loin de se résorber, elle entre néanmoins dans une nouvelle ère. Avec une nouvelle majorité municipale à la tête de la Ville de Marseille, qui avait inscrit comme «grande cause municipale» la question du logement dans son programme de campagne. Le renouvellement des élus métropolitains va aussi jouer sur la gestion de la crise. Et les attentes sont fortes de la part des collectifs citoyens, pour traiter les problématiques qui demeurent.
1. Les délogés
Suite à la cohorte sans précédent d’évacuations préventives, plus de 4000 personnes ont été délogées de leur habitat, pour la plupart situé dans l’hypercentre marseillais. Parmi ceux-ci, un grand nombre vit toujours dans une situation précaire, en hôtel ou en appart hôtel (523 selon le Collectif du 5novembre), certains depuis novembre 2018. L’absence de moyens destinés au suivi et à la prise en charge des immeubles en péril, ainsi qu’un parc de logements inadapté et insuffisant, notamment le parc social, très carencé dans le centre, limitent les possibilités de relogement pérenne. Sans compter les réintégrations dans des logements inhabitables, reconduisant de fait une situation de mal-logement. Nouveauté à l’horizon du 1erjanvier 2021: un prestataire unique pilotera toute la chaîne de gestion des délogés, de l’évacuation au relogement définitif ou à la réintégration des familles.
2. Le centre-ville
Défi du renouvellement d’une grande partie de l’habitat délabré ancien, le pilotage de la rénovation urbaine du centre-ville de Marseille sera confié à la société publique locale d’intérêt national (SPLA-IN) en septembre. Une structure partenariale intégrant la Ville (6% du capital social), l’État (35%) et la Métropole (59%), qui sera chargée des opérations de lutte contre l’habitat indigne du centre élargi de Marseille, soit 1000 hectares inscrits dans le Projet partenarial d’aménagement (PPA, juin 2019). Outre l’intégration d’un parc de logement social, la SPLA-IN prendra en charge la vente et l’acquisition d’immeubles, fonds de commerces et autres fonds artisanaux en déshérence.
3. Les copropriétés dégradées
Sur 377000 résidences principales à Marseille, 63% sont des copropriétés privées. Parmi elles, 5900 pourraient présenter des signes de fragilité, autant dans le bâti ancien que dans les grands ensembles des années 1960-1970. Dans ces immeubles, les copropriétaires sont dans l’incapacité de réaliser les travaux afin d’assurer la sauvegarde des bâtiments et la sécurité des habitants. C’est le cas de 10 copropriétés dégradées prioritaires à Marseille, comme le Parc Corot et le Parc Bellevue à Marseille. Si l’État s’est engagé à aider aux travaux de requalification suite à un péril grave et imminent des copropropriétés dégradées, via l’Agence nationale de l’habitat (Anah), la SPLA-IN assurera le portage foncier des immeubles appelés à subir de lourds travaux de réhabilitation en vue d’intégrer le parc d’habitat social.
Sophie Camard, nouvelle maire des 1-7, nous confie son souhait de maintenir les Dimanches de la Canebière. Un événement mensuel artistique et culturel sur l’avenue la plus célèbre de la ville, entièrement piétonne le temps d’une journée. Cet engagement réjouit sa prédécesseure, Sabine Bernasconi, qui avait instauré ce rendez-vous.
Les Dimanches de la Canebière, lancés par la précédente mandature de Sabine Bernasconi (LR), rendait la Canebière aux piétons les derniers dimanches de chaque mois. Art, animations, culture, jeux, ateliers… Débarrassée des voitures, l’artère centrale de la ville se transformait alors en grande place festive.
Au sortir du premier conseil de secteur des 1er et 7e arrondissements de Marseille, la nouvelle maire Sophie Camard (Printemps marseillais) a évoqué son souhait de poursuivre ce rendez-vous : « Faire respirer et vivre la Canebière une fois par mois, libérée des voitures, et animée, oui c’est notre souhait. On va mettre en place un groupe de travail au sein de la mairie de secteur pour voir comment on peut garder cet événement, peut-être en le transformant un peu, en appuyant sur les thématiques écologiques par exemple, j’ai des demandes dans ce sens ».
Sophie Camard présidait son premier conseil de secteur en tant que maire des 1-7 ce jeudi 23 juillet
« Une transmission au-delà des étiquettes politiques »
« Voir l’événement continuer serait une belle récompense », se réjouit sa prédécesseure Sabine Bernasconi. « Une transmission, au-delà des étiquettes politiques, qui, lorsqu’on parle de culture, n’ont plus lieu d’être ». Et de poursuivre, « C’est un peu mon bébé ! Que j’ai mis beaucoup de cœur et d’énergie à mettre en place. C’est un vrai projet culturel de territoire. La culture est une force de cohésion, de partage, qui permet de réunir tous les publics ».
Alors que Sophie Camard s’interroge sur les capacités financières à maintenir le projet sans aides du Département, dont Sabine Bernasconi est également vice-présidente à la Culture, l’ancienne maire se veut rassurante : « L’événement était assumé à 100 % par la mairie de secteur, et les associations et artistes se produisaient gratuitement ».
Effondrements rue d’Aubagne : où en sont les rescapés ?
Un an après le drame de la rue d’Aubagne, tour d’horizon auprès des sinistrés relogés.
L’effondrement, la peur, les cris et puis plus rien. Un an après la tragique journée qui faisait 8 morts rue d’Aubagne à Marseille, la situation des délogés a avancé, mais beaucoup reste à faire. « Ces derniers temps, il n’y a pas une nuit où je me couche sans penser à la rue d’Aubagne et à ma vie d’avant. Entre les démarches, l’angoisse, l’incertitude, ces derniers mois nous ont maintenus dans un rythme fou, mais à l’approche de la date anniversaire, je ressens vraiment le contrecoup. » explique Fred, un relogé de la rue d’Aubagne à La Provence. Sur les 3700 sinistrés, 1486 personnes ont été relogées tout d’abord dans 27 hôtels réquisitionnés par la ville, puis dans des logements provisoires. C’est l’association Soliha Provence qui a été chargé de lancer un appel d’offre afin que les bailleurs sociaux puissent proposer des appartements disponibles.
C’est le cas d’Unicil, un bailleur social qui a directement proposé plus de 300 logements, seuls 91 ont été retenus et 75 sont aujourd’hui en cours de location. Les appartements sélectionnés devaient tenir compte du périmètre afin de rester dans les environs du quartier, et de la sécurité. Le bail quant à lui, rappelle que ces logements ne sont que provisoires, puisqu’ils ne sont pas au noms des rescapés mais bel et bien à celui de l’association. La sous-location étant l’option par défaut, les délogés ont malgré tout le choix d’établir un bail permanent.
Des projets menés par la ville
Même si tout n’est pas terminé, “la ville s’investit malgré tout dans l’amélioration de la qualité de l’habitat”, et particulièrement dans le centre ville, déclare Coline Verlaque, représentante d’Unicil. D’ajouter: notamment “avec le projet Marseille Horizons et ses 2000 logements sociaux rénovés”. Enfin, affirme-t-elle, la ville “met un point d’honneur à lutter contre l’habitat indigne”, que ce soit au niveau de l’état des logements ou même de l’éradication des marchands de sommeil.
Marie Audemard (IEJ3)
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Revue de presse : Les effondrements Rue d’Aubagne.
Il y a un an, le 5 novembre 2018, deux immeubles Rue d’Aubagne proche de la Canebière s’effondrent. 8 victimes sont retrouvées dans les décombres. Un évènement traumatisant pour le peuple marseillais. Un an après, un moment de commémoration a eu lieu ce mardi 5 novembre à 9h5, de quoi relancer le sujet. Beaucoup de journaux en ont parlés, et rebondissent sur l’actualité pour faire un état de la situation. La majorité des journaux Nationaux ou régionaux se retrouvent dans une idée commune, politique, à l’approche des municipales 2020. La majorité des articles s’ouvrent sur les élections. Pour le(a) futur(e) Maire comment appréhender l’insalubrité des logements Marseillais ?
Retour en image sur les différentes unes de nos journaux.
Voici la Une de Libération :
Titre évocateur, image terrible de l’effondrement… Libération dénonce l’après désastre et le sentiment d’abandon des Marseillais. Le journal met en lumière à travers son article l’insalubrité des logements Marseillais.
Le Parisien opte pour l’Hommage national
Le choix du journal s’est porté sur la détresse et la tristesse des riverains, un an après les effondrements. L’article se veut bouleversant, afin de montrer la tragédie de la situation. La parole est donnée aux Marseillais, énervés par la situation actuelle des choses.
Le Figaro angle autour de l’économie.
Le figaro choisit de traiter les effondrements rue d’Aubagne d’une manière particulière par rapport aux autres journaux. Ils parlent de l’insalubrité des bâtiments maintenant.
A travers leur papier, ils lèvent le voile sur l’habitat indigne, et les actions mises en place par la ville pour aider les victimes de l’effondrement.
La Marseillaise aux premières loges
La parole est donc donnée au peuple Marseillais, et plus particulièrement au collectif du 5 novembre. Le journal local choisit de montrer que la crise n’est pas résorbée. L’image est forte et permet de commémorer ce triste moment de l’histoire Marseillaise.
« Nous devons continuer à nous battre car cette municipalité n’a pas la volonté politique que les choses changent » (La Marseillaise).
Le Monde : “Au-delà du désastre”
Le seul journal de cette revue de presse à évoquer en introduction l’existence d’une crise Marseillaise, un an après les effondrements. Comme les autres journaux, il nous décrit une ambiance lourde lors de la commémoration. Preuve que les Marseillais n’oublient pas.
La Provence, 5 novembre 2019
La sénatrice des Bouches-du-Rhône Samia Ghali était présente ce matin à Marseille, rue d’Aubagne, pendant la cérémonie d’hommage aux victimes du drame du 5 novembre 2018. “C’était de mon devoir de Marseillaise et d’élue d’être ici”, confie-t-elle à notre micro après la commémoration. Après une cérémonie calme qui a réuni plusieurs centaines de personnes, un groupe s’en est pris à l’élue, lui ordonnant de “se casser” et l’accusant de “récupération politique”. “Je ne pouvais rien faire contre l’effondrement de cet immeuble, nous rétorque Samia Ghali. Des familles de victimes souhaitent me parler et je suis là pour elles.”
LaCroix:LacolèredesMarseillais
Un an après le drame de la rue d’Aubagne à Marseille : drapeaux en berne et habitants en colère (AFP)
Les drapeaux seront mis en berne et une minute de silence sera respectée mardi à l’hôtel de ville deMarseille, pour le premier anniversaire du drame de la rue d’Aubagne, a annoncé lundi le maire LR Jean-Claude Gaudin. Affirmant “porter le deuil de cette tragédie, malgré les invectives et les injures publiques”, celui qui dirige la ville depuis 24 ans ne sera cependant pas présent sur les lieux du drame mardi au coeur du quartier populaire de Noailles, à quelques encablures du Vieux Port: “Je ne crois pas que ma présence soit souhaitée”, a-t-il déclaré lundi matin lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville, assurant chercher “l’apaisement”.
Guillaume Richaud (IEJ3)
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Présentation d’un “livre bilan” après l’effondrement des immeubles par Karine Bonjour, éditions Parenthèses:
«Quand j’ai vu que la pluie – la mairie – décollait les affiches, que le temps estompait les fresques, que les mots s’envolaient, j’ai tenté de les capturer, de les maintenir en vie, de les conserver contre l’oubli. Pendant six mois, j’ai collecté les expressions verbales et visuelles qui envahissaient Noailles, puis Marseille, qui, tout simplement, disaient Noailles et Marseille, le drame et la solidarité, leur présent et leur avenir. Ce livre les restitue. Récit d’un effondrement, de l’émotion et du réveil qui l’ont suivi. Empreinte d’une mémoire partagée, empathique et créative, solidaire et engagée.» K. B.
Annonce reprise du site du département des Bouches-du-Rhône:
Dimanche 30 juin – A nous de jouer !
Chaque année au mois de juin, dans le cadre des “Dimanches de la Canebière” organisés par la Mairie des 1er et 7e arrondissements, le Département des Bouches du-Rhône investit l’artère mythique de la cité phocéenne pour revisiter ce rendez-vous festif avec l’opération ” A nous de jouer ! “, annonce le département sur son site Internet.
Les « Dimanches de la Canebière » sont devenus le rendez-vous incontournable des marseillais à chaque fin de mois. L’Art et la Culture y sont célébrés dans une ambiance populaire et festive, dont l’artère mythique de notre ville, piétonnisée pour l’occasion, devient la scène vivante. Chacun s’est désormais approprié l’esprit des « Dimanches de la Canebière », savant dosage entre des « Temps forts » qui identifient chaque édition et créent la surprise, et des rendez-vous récurrents que l’on a plaisir à retrouver chaque mois, ajoute le département. Dans le cadre de la 4ème édition de « A nous de jouer » et MPG 2019, l’année marseillaise de la gastronomie, les Théâtres s’associent aux habitants, associations et acteurs culturels du territoire pour vous proposer une journée gourmande, artistique et festive ! La solidarité, la joie dans notre quartier et la revendication identitaire de notre territoire sont nos mots d’ordre ! pour cette 21ème édition des Dimanches de la Canebière (D2K#21).
LE CONCEPT
« A nous de jouer » une expérience participative et festive : à VOUS de jouer ! De la graine à l’assiette, le public et les habitants du quartier seront invités à emprunter le tapis rouge de la gastronomie pour redécouvrir le cycle des aliments et se plonger au cœur de la richesse gourmande de notre territoire. Au fil des 4 saisons, de 4 couleurs, de 4 disciplines artistiques (cirque, danse, théâtre et musique), ce parcours participatif et artistique, du Théâtre du Gymnase à la place Charles de Gaulle, amènera le public à planter, faire pousser, récolter, cuisiner et déguster de façon intelligente et amusante !
Une expérience non-stop de 11h à 18h qui sera rythmée chaque heure par des performances artistiques et des temps forts !, conclut le communiqué du département des Bouches-du-Rhône.
Le centre-ville de Marseille autour de la Canebière devrait retrouver d’ici 2020 son lustre et sa vitalité d’antan et être requalifié en zone de vie avec cafés, brasseries, espaces coworking, rues piétonnes et laboratoires d’idées. Aucune date n’avait été avancée au début de ce projet par Sabine Bernasconi, la maire (LR) du secteur également vice présidente du Conseil Départemental. Son premier pari, dès 2016, était d’intéresser les associations culturelles au développement de l’attractivité de la Canebière et d’y associer les habitants avec les manifestations mensuelles des dimanches de la Canebière qu’elle a lancées en janvier 2017. Ensuite elle a réussi à entraîner dans son sillage les autres élus de la ville et du département, ceux qui y croyaient et ceux qui n’y croyaient pas. Aidée par la présidente (LR) du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et présidente de la Métropole Aix-Marseille Martine Vassal, elle est en passe de réussir son pari. Après la réhabilitation de la rue Saint-Ferréol, du Vieux-Port, de la rue Paradis et de la place du marché des Capucins, et en attendant la nouvelle place Jean-Jaurès dite La Plaine (dont les travaux commencés par la ville entre trois secteurs municipaux font encore débat), le drame de la rue d’Aubagne où 8 habitants ont perdu la vie le 5 novembre 2018 sous les décombres de leurs immeubles vétustes avait suspendu les annonces d’embellissement du centre-ville. Trois mois après ce drame encore dans tous les esprits, des poursuites judiciaires sont lancées à la recherche des responsablités. Le temps a repris son cours.
Lancement officiel le 7 mars des grands travaux de requalification du centre-ville avec piétonnisation partielle de la Canebière orchestré par Martine Vassal et Sabine Bernasconi.
Métropole Aix-Marseille Provence : Martine Vassal lance les travaux de requalification du centre-ville de Marseille
vendredi 8 mars 2019
Après avoir financé la requalification des centres-villes d’Aix-en-Provence, Salon-de-Provence, La Ciotat, Gignac-la-Nerthe, Cassis, Ceyreste, la Métropole Aix-Marseille-Provence intervient dans le centre-ville de Marseille. Martine Vassal, présidente de la Métropole et du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, a lancé les travaux de requalification ce jeudi 7 mars, entourée de Sabine Bernasconi, maire du secteur et Laure-Agnès Caradec, conseillère de la Métropole, vice-présidente du Territoire Marseille Provence, par une visite de chantier notamment dans le 1er arrondissement : Cours d’Estienne d’Orves, Cours Jean Ballard, rue Francis Davso, rue Bir Hakeim…
L’artiste venu du Bronx et graffeur du métro de New York JonOne a trouvé un nouveau terrain de jeu au Palais de la Bourse, siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille Provence (CCIMP), 11 La Canebière, où le galeriste marseillais David Pluska expose des œuvres monumentales dans le cadre de MP2018 “Quel Amour!”.
29 Avril 2018 , douzième édition des dimanches de la Canebière consacrée à la danse et aux musiques urbaines. L’occasion pour la mairie du premier secteur de faire une rétrospective de ces dimanches depuis janvier 2017.
Dans son ambition pour le « cœur historique », la ville de Marseille compte changer l’image sulfureuse du quartier. Plusieurs bars à hôtesses ont été remplacés par d’autres enseignes en attendant une requalification de l’espace public.
« Un quartier propice à la promenade, constitué d’un ensemble de rues relativement étroites à sens unique et semi-piétonnes qui lui donne un atmosphère calme ». Voilà comment est décrit l’Opéra (1er) par une étude très poussée baptisée « Imaginer le centre-ville de demain » et commandée par la Ville.
La réalité est bien plus contrastée surtout à une heure avancée de la nuit. Où les devantures fermées en journée se mettent à ouvrir. Une époque en grande partie révolue selon la municipalité qui s’est échinée à faire fermer les fameux bars à hôtesses. Ciblées pour proxénétisme aggravé, dix enseignes avaient fermé simultanément il y a deux ans. Depuis, « on a discuté un à un avec les propriétaires qui étaient très méfiants », resitue Sabine Bernasconi. La maire (LR) du 1er-7e arrondissements organisait, hier matin, une visite du quartier dont elle souhaite « faire glisser l’identité » même si « les établissements de nuit font partie de la vie de l’Opéra ». En clair, rendre bien éduqué un quartier à l’image sulfureuse, royaume des proxénètes et des pickpockets.
Faire (re)venir des habitants
Du passé, selon la mairie de secteur, fière de proposer une petite tournée des nouvelles enseignes. Sur les 10 bars, « 6 ont rouvert et 4 vont bientôt l’être ». Rue Glandeves, le « sweet lady » est devenu le « sweet », un restaurant qui n’a pas tiré un trait visuel définitif sur son ancienne vocation.
(…)
Lire la suite de l’article de Florent de Corbier: clic
Revue de presse: chronique culinaire de Jacky Durand dans Libération du 1er mars 2018.
Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui, ronde de jour et de nuit autour de la Canebière avec une fameuse soupe tunisienne.
Marseille frisonne sur la Canebière entre chien et loup qui orangent le ciel au-dessus du Vieux-Port. Pourtant, on dirait le Sud. Qu’il pleuve, qu’il gèle là-bas, on a dans la peau ce putain d’horizon levantin où résonnent les mots d’Albert Londres écrits en 1926 dans Marseille, porte du Sud (1) : «Écoutez, c’est moi le port de Marseille, qui vous parle. Je suis le plus merveilleux kaléidoscope des côtes. Voici les coupés de mes bateaux. Gravissez-les. Je vous ferai voir toutes les couleurs de la lumière ; comment le soleil se lève et comment il se couche en des endroits lointains. Vous contemplerez de nouveaux signes dans le ciel et de nouveaux fruits sur la terre.
Montez ! Montez ! Je vous emmènerai de race en race. Vous verrez tous les Orients – le proche, le grand, l’extrême. »
Orage d’été
Tiens dès la gare Saint-Charles, Marseille glisse sur le pavé mouillé mais ça fait drôle ce parfum de cyprès dans l’air, comme après un orage d’été. C’est une odeur tout à la fois mélancolique et chaleureuse comme une dernière nuit à la belle étoile en août sur le rocher des moines. Même sous la pluie, dans le froid de la nuit, on déambule sur le Vieux-Port dans une quiétude de printemps amoureux. Sous les hauts murs du fort Saint-Jean, des groupes d’hommes rient en buvant des bières dans l’obscurité.